Le vignoble
Les premières mentions écrites de vignoble sur ce coteau remontent à l’an 814, ce qui en fait l’un des plus anciens de Suisse. Le vignoble de Lavaux, par exemple, a été créé près de 400 ans plus tard.
La carte ci-dessous, datée de 1903, montre que le vignoble occupait une surface bien plus importante autrefois. A remarquer en particulier les zones « Au Chêne » et « La Paix », aujourd’hui très généreusement bâties (vous pouvez vérifier !), qui étaient encore couvertes de vignes il y a une centaine d’années.
Petit quiz :
Enfants :
En regardant attentivement la capite au-dessus du chemin, vous pourrez découvrir un animal qui apprécierait cet endroit. Il s’agit :
a) d’un vipère
b) d’un étourneau
c) d’un lézard
Tous :
Le village d’Eclépens a changé de nom au cours des siècles. Quand la première vigne a été plantée, il se nommait :
a) Sclepedingus
b) Venogilum
c) Epéclens
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Pour en savoir plus:
La culture biodynamique
Intéressons-nous à la vigne qui se trouve juste au-dessus du chemin. Vous pouvez y jeter un coup d’œil, mais sans y pénétrer.
Vous êtes au pied du vignoble du « Clos du Mormont », situé sur une pente marquée exposée au Sud-Est. Grand de 27 ares, exclusivement planté en Pinot Noir, ce clos est constitué d’une fine couche de terre sur sous-sol de roche calcaire jaune, parfois quasiment affleurante.
La viticulture pratiquée est largement inspirée de la biodynamie. Cette dernière vise principalement à favoriser la biodiversité, en accord avec les rythmes cosmiques et à renforcer chaque cep de vigne par des méthodes naturelles.
Côté biodiversité, l’enherbement est favorisé et on dénombre plus d’une centaine de plantes différentes dans la parcelle (dont des orchis bouc). Pour gérer cette herbe (qui concurrence la vigne quand il fait très sec), des moutons pâturent en hiver et des sarclages sont effectués au cheval, en début et fin de saison.
Coordonnées du vigneron :
Steve Bettschen
Route de la Bruyère 3
1315 La Sarraz
Site : www.phusis.ch
Histoire des vignes du Château d’Eclépens
En 814, un diplôme du fils de Charlemagne, Louis le Débonaire (ou le Bon), nous apprend que l’empereur avait des vignes à Maurmont près d’Eclépens (Eclepedengis). Cette mention est la plus ancienne trace écrite connue de vigne au Moyen Age en Suisse. A titre de comparaison, le vignoble de Lavaux a été défriché aux alentours de 1140 (+ de 3 siècles après) par les moines cisterciens du monastère de Hauterive.
Le village d’Eclépens fit partie de la baronnie de la Sarraz jusqu’au partage des biens de la famille de Gingins, seigneurs du Château de la Sarraz, en 1623. En 1807, le château d’Eclépens fut vendu à la famille de Coulon de Neuchâtel qui en est encore propriétaire aujourd’hui après huit générations.
On sait que le couvent de Romainmôtier (abbatiale, altitude 659 mètres) possédait à Eclépens un petit domaine féodal. Les pentes douces du Mormont à une altitude de 460 mètres, sous la voie romaine, exposées plein sud, étaient bien plus propices à la culture de la vigne si chère aux moines clunisiens de Romainmôtier qu’à l’altitude du couvent. En 1922, Gustave de Coulon, passionné de vin, recrée le domaine actuel. Jusqu’en 1956, le domaine est planté en Chasselas. Il n’y a pas de marché pour le rouge, les Suisses buvant essentiellement des rouges de l’étranger (Algérie, Espagne, France). Après le gel de 1956, une décision très audacieuse et risquée est prise avec un succès quasi immédiat : planter des ceps de Gamay (90%) et de Pinot Noir (10%) en provenance du Beaujolais et de Bourgogne (alors qu’il n’existe pas de rouge dans le canton de Vaud). L’encépagement du vignoble est composé aujourd’hui de 3 ha de Gamay, 2 ha de Gamaret et de Garanoir, 1 ha de Pinot Noir, 0,5 ha de Chasselas et de Cabernet Jura.
L’agriculture biologique
Depuis le 1er janvier 2017, le domaine pratique la culture biologique, selon le cahier des charges de Bio Suisse. Cela implique une méthode qui n’utilise pas de pesticides ou d’engrais chimiques et qui les remplace par d’autres moyens incluant des produits issus des plantes ou des animaux (fumier, compost).
Les directives de Bio Suisse sont les plus sévères du monde, aussi bien au niveau de la production que de la transformation. Par exemple, l’ensemble de la ferme (cultures et vignoble) est exploité de manière biologique (le Bio de l’UE autorise de n’exploiter qu’une partie de domaine en bio, on parle de « Bio parcellaire »). Seules les exploitations labélisées Bio Bourgeon ou Bourgeon Reconversion sont garantes de ces principes et contrôlées par un organisme indépendant et neutre, piloté par les producteurs eux-mêmes (Bio Inspecta).
Les réglementations en sont strictes et détaillées, entre autres pour la fertilisation (compost, fumier, lisier, engrais verts), la rotation des cultures, les produits de protection des plantes, l’achat de semences bio, la plantation d’arbres et de ceps bio. Elles imposent aussi la limitation du chauffage des serres, le non transport par avion, ainsi que diverses directives pour favoriser la biodiversité.
Coordonnées du vigneron :
François de Coulon
Château d’En-haut
1312 Eclépens
Site : www.chateau-eclepens.ch